27 avril 2010
Une heure de lecture à Alice.
Je la trouve tassée dans son fauteuil. Jambes protégées par une couverture. Elle s’en excusera.
Je vois, au gré de la lecture, passer sur son visage les traces pâles d’émotions contenues.
La relation entre les deux personnages, grand-mère et petite-fille, ne la laisse pas indifférente.
« Moi, je n’ai pas connu mes grands-mères. » Elle ne l’aura pas été, non plus.
– Mes parents étaient si bons.
– Est-ce que vous pensez que c’est une raison pour laquelle vous ne vous êtes pas mariée ?
– C’est possible. C’est ce qu’on en pense, par après. La vie est ainsi faite. Je ne me plains pas.
Alice me remercie plus que d’habitude.
« Je ne peux plus lire, ni entendre. »
Il reste écouter la radio. Musique classique, mais assourdie.
« C’est une grande distraction, vous savez, la lecture…
… la solitude, évoque-t-elle pudiquement…»