Par les baleines


Date:
03.04.2025

Catégorie:
Livres

Il a fallu apprendre à se réinventer des contours: une peau plus vaste, un chant que l’ossature déploie, membrane poreuse et vibratile, qu'on puisse habiter largement.  



Morceau après morceau, renouer ses visages en les laissant trembler - voilà, peut-être, ce dont il s’est agi.

Car, comme l’écrit justement Patrick Chamoiseau: “L'humain est un devenir. Cette énigme, jamais close dans ses ombres et lumières, relève d'une intensité qui se désire, se proclame, se dérobe, recommence, nous déroute. Nous appelle.”

Et il ajoute: “De ce fait, entrer en relations ouvertes dessous l'unicité du monde occidentalo-capitaliste, ce n'est plus seulement s'ouvrir à la différence, à l'Étranger; c'est s'ouvrir à sa propre complexité intérieure, et c'est s'ouvrir de manière célébrante à l'entièreté du vivant, dans ce que nous en savons et ce que nous n'en savons pas.”

P. Chamoiseau, Que peut littérature quand elle ne peut?
Seuil Libelle, 2025, p. 24, 37


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Notes:

✨️ Par les baleines est dans la sélection finale du Prix Appolinaire Découverte 2025✨️

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Cet amour qui partout et toujours s’éveille fait vibrer les pages du très beau livre de poésie de Soline de Laveleye,
Par les baleines (Gallimard). Voilà un livre qui nous emporte dans son secret. Qui nous remet à la bouche un goût de liberté, nous fait comprendre immédiatement ce vœu comme une fulgurance qui n’attend en nous qu’un réveil: “On emprunterait bien un corps aux oiseaux”. 
2 avril 25, La Croix

L’écriture de l’auteure ne ressemble à aucune autre, tant elle tisse dans un lyrisme brûlant les peines de l’enfance, les revendications de fille, les ressources des voyages et de l’ailleurs. À la brèche, à la blessure, elle répond par une braise, une salve. 
 
Ph. Leuckx, Le Journal des Poètes

Cette maison poétique devient nôtre. Elle participe à la construction de la maison de soi, elle fait présence presque aimante, elle permet de se situer dans une ipséité, elle est transitive car elle a besoin d’un lecteur. Elle est poésie-nid, poésie-maison, poésie-demeure. 
 

D. Ayres, La cause littéraire

Voguant sur les flots de la prose comme du vers, Soline de Laveleye pose la mer en horizon : une liberté fondamentale à l’origine des mouvements intérieurs, comme une fin vers laquelle tendent tous les désirs. Par les baleines est un bestiaire d’une grande densité, convoquant tous les règnes : animal (bien sûr), mais aussi végétal et minéral (« poisson, tige, rocher ») – une dimension lexicale à même de traduire la complexité de l’évolution sensible et sensuelle d’une femme. 
 

L. Van Brabant, Le carnet et les instants
 
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