Inédits 



Date:
12.11.2020

Catégorie:
Poésie


S’envoyer en l’air (…)



J’ai les cheveux rouges, ça ne se voit pas.
Les cheveux rouges
pour brûler ceux qui me retiennent
et les chevaux des crépuscules
pour brasser les horizons
la crinière des passagers, des maraudeurs, la toison
bête après l’hiver, les cheveux
longs de l’amazone et des anacondas
la tignasse humide de la prairie en crue –
j’ai les cheveux sur la lune et les paupières
toilées, la langue trop pendue et les poches
à l’envers
mon allure s’éclaircit, les ratés se succèdent
j’ai du rouge dans la tête et le vent à travers

*


J’ameute les chiens
et ils se marrent
de ces encombrements
que je trimballe partout.
Nous roulons de grosses feuilles
et des bûchers de puces.
Je leur dis des bobards,
ils font semblant de croire à
mes pétards mouillés,
en eux la vie tinte
de la clarté des sources
et je gueule dans le soir
l’impotence des ventrus accoutrés.

*


Et je cours sous la lune
toutes paumes dehors,
je me fous des images qu’on a mise à sécher
des ronflantes fumées de
vos soirées repues,
j’ai la bedaine de l’ours le museau
de la louve
et des ailes d’abeilles qui fredonnent dans
la gorge
les saignées nécessaires aux enceintes frileuses
le prodige retrouvé
de l’altération.



Notes: Ces trois poèmes sont extraits d’un recueil inédit (2019-2022)

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